CONF : Colloque sur « La prohibition de l’esclavage et de la traite des êtres humains » — Jeudi 23 et vendredi 24 janvier 2020, Faculté de droit et des sciences sociales, Poitiers

Le labo­ra­toire CECOJI co-orga­nise, avec le labo­ra­toire ERDP, un colloque sur le thème de « La prohi­bi­tion de l’es­cla­vage et de la traite des êtres humains », les 23 & 24 janvier 2020, sous la direc­tion du Profes­seur Fabien Marcha­dier et avec le parrai­nage de la Fonda­tion René Cassin Institut inter­na­tional des droits de l’homme.

Présentation

Parti­cu­liè­re­ment atten­ta­toire à la dignité de l’homme, au même titre que la torture, l’esclavage fait l’objet d’une prohi­bi­tion rela­ti­ve­ment ancienne et d’une grande fermeté. Énoncée dans la conven­tion de Genève rela­tive à l’esclavage du 25 septembre 1926, la prohi­bi­tion absolue de l’esclavage, quelles que soient les circons­tances, est reprise dans l’ensemble des décla­ra­tions et conven­tions protec­trices des droits de l’homme. Au sein des États, l’abolition est progres­sive. Le Pakistan clôt, en 1992, un processus engagé deux siècles aupa­ra­vant en 1777 (aboli­tion de l’esclavage dans le Vermont). La réduc­tion en escla­vage, autre­fois rouage de l’économie (traite négrière), est devenue un crime contre l’humanité (art. 7 Statut CPI).
L’esclavage insti­tu­tionnel n’existe plus, mais il doit désor­mais être saisi dans sa réalité factuelle afin de lutter effi­ca­ce­ment contre tous les trafics et toutes les formes d’exploitation ayant pour objet des êtres humains, hommes, femmes et enfants. Il perdure dans toutes les régions du monde y compris dans ses mani­fes­ta­tions les plus archaïques comme en attestent les marchés aux esclaves en Libye et le trai­te­ment réservé aux femmes Yézi­dies par l’État islamique.

L’esclavage est non seule­ment une réalité contem­po­raine, mais il est égale­ment un amer souvenir de la conquête du monde et de la colo­ni­sa­tion par les européens.
Quelles réponses juri­diques, quels recours offrir aux victimes de cette pratique odieuse ? Quelle signi­fi­ca­tion revêt ou devrait revêtir l’esclavage sans pour autant diluer la notion en l’appliquant à des situa­tions licites dans certains États (notam­ment la gesta­tion pour autrui) ? Quelle distinc­tion opérer entre escla­vage, servi­tude, travail forcé et traite ? Quelle valeur possède le consen­te­ment de la victime à son exploi­ta­tion ? Comment affronter l’esclavage dans ses multiples moda­lités ainsi que dans ses dimen­sions spatiales et tempo­relles ? L’esclavage est une pratique d’hier et d’aujourd’hui. Les plaies du passé peinent à cica­triser ; le ressen­ti­ment des descen­dants d’esclaves demeure vivace. Entre devoir de mémoire et répa­ra­tion, comment assumer le passé ? Au présent, la lutte contre l’esclavage associe tant les États que les opéra­teurs privés, en parti­cu­lier à travers le devoir de vigi­lance imposé à certaines entreprises
multi­na­tio­nales afin d’éviter qu’elles n’entretiennent indi­rec­te­ment le phéno­mène par leurs filiales ou sous-trai­tants établis à l’étranger.

Le colloque a pour ambi­tion de réflé­chir à ces diffé­rentes ques­tions et aux réponses qu’elles sont suscep­tibles de recevoir.

Programme

CONF programme-23–24-janvier-2020-V3.pdf Colloque escla­vage traite

Télé­charger le programme