« Tout le monde pâtirait d’une moins bonne prise en charge des migrants », entretien avec Annabel Desgrées du Loû sur l’Aide médicale d’Etat, Le Monde, 7 oct. 2019

Spécialiste de la santé des Subsahariens, la chercheuse Annabel Desgrées du Loû déconstruit les idées reçues sur l’AME alors que s’ouvre à l’Assemblée le débat sur l’immigration.

AME pour aide médi­cale d’Etat… Trois lettres récur­rentes dans tous les débats sur l’immigration. Celui qui s’ouvre aujourd’hui, lundi 7 octobre, à l’Assemblée natio­nale n’y fera pas excep­tion puisque le dispo­sitif d’accès aux soins destiné aux personnes en séjour irré­gu­lier – vivant avec moins de 746 euros par mois et en France depuis plus de trois mois –, est dans la ligne de mire du gouver­ne­ment. Alors qu’une mission de l’Inspection géné­rale des affaires sociales et des finances veut limiter l’AME, Le Monde Afrique a voulu en savoir plus auprès d’Annabel Desgrées du Loû, direc­trice de recherches à l’Institut de recherche pour le déve­lop­pe­ment de l’université Paris-Descartes et direc­trice adjointe de l’Institut conver­gences migra­tions.

Cette cher­cheuse connaît l’état de santé des Afri­cains subsa­ha­riens d’Ile-de-France pour avoir dirigé une large enquête auprès de cette popu­la­tion. Son travail incluait une approche biogra­phique permet­tant de retracer les parcours de vie des personnes inter­ro­gées et donc d’analyser leur santé au regard de leurs condi­tions d’existence en France depuis leur arrivée. Baptisée Parcours, cette étude de réfé­rence, qui a donné lieu à un ouvrage collectif codi­rigé avec France Lert (Parcours de vie et de santé des Afri­cains immi­grés en France, éd. La Décou­verte, 2017), tient aussi compte de ce qui s’est passé en zone subsa­ha­rienne, avant la migration.

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